Qu’est-ce qui nous différencie ? Qu’est-ce qui fait la spécificité de nos interventions ?
D’une part, nous nous engageons entièrement dans les missions que nous menons. Nous ne savons pas faire autrement. A challenge donné, nous allons nous plonger dans le sujet et nous impliquer tête-coeur-corps. Et d’autre part, nous cherchons à mettre du sens dans tout ce que nous faisons. Dans nos gestes, nos manières de faire, nos mots, notre façon d’articuler l’agenda d’un atelier… Nous posons une intention derrière chacun de nos actes et paroles. Nous cherchons sans relâche à travailler en conscience: conscients de vos besoins, conscients de nos besoins également, conscients que nous travaillons avec les éléments les plus difficiles à appréhender (les humains !!), conscients de vos enjeux mais également de ceux de l’environnement, de la planète, et enfin… conscients de notre finitude. A quel point devons-nous nous prendre au sérieux dans ce que nous faisons ? :-)
Notre spécificité, notre “signature” pourrait-on écrire, resurgit opérationnellement dans le soin particulier que nous mettons à ajouter/construire/modeler ce que nous appelons des “petites attentions” lorsque nous réalisons des missions. Ces “petites attentions” sont le fruit du soin que nous mettons à atteindre les objectifs fixés. Il s’agit d’un “savoir faire discret”, qui transparaît à différents endroits, et chacun sera sensible à un aspect (visuel, accueil, relations…) plutôt qu’à un autre.
Ces petites attentions se matérialisent sous diverses formes : chercher à embarquer tout le groupe, ne laisser personne derrière, appeler les gens par leur prénom, leur dire quand on ne sait pas, qu'on va chercher une solution ensemble, apporter un verre d'eau à celui qui a soif, avant qu'il y pense, parler "vrai", des cookies maisons qui s'invitent en séminaire, des sourires sincères, une citation laissé sur son chemin, un mot sur l'oreiller pour accueillir, un partage d'expérience, d'outils utiles pour la suite, de template, une volonté de s'améliorer...
Ces petites attentions sont une manière pour nous de montrer que ce n’est pas seulement la dimension commerciale qui nous anime, mais la création d’une relation réciproque, transparente et authentique avec les personnes avec qui nous travaillons.
Old fashioned ?
Prendre soin des autres, prêter attention, paraît complètement désuet dans notre société. Performance, autonomie, start up, vitesse, croissance… sont encore les maîtres mots d’un paradigme qui s’essouffle. Quoi ? Prendre le temps de se demander comment ça va ? On n’a pas le temps, les KPI (indicateurs clefs) attendent. S’accorder 2 heures en tant qu’équipe pour analyser ce qu’on a appris pendant le confinement de début 2020 ? Non, non, je dois envoyer ce reporting d’ici la fin de la journée à mon chef.
Et pourquoi pas ?
Et pourquoi pas inclure une dimension d’attention supplémentaire à ce qui fait de nous des humains durant un atelier collaboratif, en plus de devoir produire collectivement quelque chose ?
“L’important n’est pas le résultat mais le chemin pour y parvenir” aurait dit un vieux sage/philosophe dont j’ai oublié le nom. Pour nous, la manière d’embarquer un groupe dans un atelier collaboratif est aussi importante que la production du résultat final (plan d’actions, roadmap à 5 ans…). Certes, nous passons beaucoup de temps en amont d’un atelier à clarifier les objectifs de ce dernier. Cependant, nous gardons constamment en tête la volonté d’avoir le maximum d’impact au sein des organisations dans lesquelles nous intervenons. Comment ? Qu’est-ce qui fait qu’à la fin d’un atelier collaboratif, les participants puissent repartir en disant “quelle belle journée, à la fois productive et énergisante” ? En créant des expériences de travail, de collaborations puissantes grâce aux outils d’intelligence collective et à ces “petites attentions” citées plus haut.
Cette manière de considérer chaque atelier comme unique, de chercher à personnaliser chaque intervention et d’y projeter toute notre énergie et notre créativité est un levier systémique. En tant qu’être vivant, nous “captons” des signes (de manière consciente ou pas!), des impressions… et nous estimons que si nous, équipe Ze Change Makers, nous mettons en mouvement en partageant notre énergie positive, notre envie de faire, notre soin à interroger et à plonger dans les sujets, cela se reflètera dans les personnes avec qui nous sommes en contact (“contamination positive !).
Prendre soin… de tout le monde
Lors d’un atelier collaboratif, c’est le rôle de l’équipe de facilitation d’équilibrer une approche inclusive de chacun et la prise en compte des besoins du groupe. Il y aura des situations où l’on prend davantage soin du groupe et de sa personnalité (chaque groupe est très différent !), et d’autres moments où l’on pourra créer une relation plus approfondie avec des participants si ces derniers sont curieux, perdus, ont des questions… Notamment lors de modules en sous-groupes ou d’un déjeuner par exemple.
L’équipe de facilitation doit également faire attention à elle-même : les facilitateurs doivent se sentir à l’aise pour pouvoir donner le meilleur d’eux-mêmes, accueillir ce qui vient et identifier (signaux faibles) ce dont le groupe a besoin.
Chaque atelier doit trouver son équilibre entre prendre soin du groupe, prendre soin de l’équipe de facilitation et prendre soin de… soi-même.
L’élégance d’accepter les autres là où ils sont
Une autre dimension du soin que nous mettons à construire des réponses personnalisées aux besoins qui nous sont adressés est celle du respect du niveau de connaissance et d’ambition de nos interlocuteurs, versus notre envie d’aller le plus loin possible.
En tant que sachants (et j’utilise à dessein “sachant” et non “expert”) de la dynamique des groupes, nous savons quelle puissance peut avoir une démarche collaborative et tous les résultats qu’on peut en obtenir. Certains de nos clients peuvent rechigner à utiliser toutes les dimensions du collaboratif par méconnaissance, ou par peur de “lâcher”, de “perdre le contrôle” (ce qui est tout à fait normal).
Nous considérons comme notre devoir d’identifier d’où part l’organisation que nous accompagnons en terme de dynamiques collaboratives, et jusqu’où ceux.celles qui nous sollicitent veulent aller.
A titre d’exemple, on peut lors d’un séminaire avoir envie de “partager la stratégie du groupe”, mais pourquoi pas d’emblée donner le temps aux équipes de se l’approprier, de la tordre dans tous les sens pour en comprendre les tenants et aboutissants et commencer à réfléchir à une déclinaison opérationnelle ?
En guise de conclusion, je citerai un autre sage dont j’ai oublié le nom et qui aurait dit que “le meilleur chemin de soi à soi-même passe par autrui”. L’attention aux autres, une manière de se construire ?
Article inspiré par une session de formation du DU de Codesign sur le thème du "Care dans le codesign" porté par Codesign-it! et le CNAM